Sorte de journal intime, blog sur la surdouance. Souvent vu comme un fardeau, j'essaye avec le temps d'en faire ressortir le positif pour le voir comme un cadeau et profiter pleinement de cet ouragan d'émotions et de pensées qui m'abrite.
dimanche 2 septembre 2012
Mon cauchemar, ma réalité.
Cette nuit j'ai fait un cauchemar.
J'étais en train de ranger des affaires avec une amie pour un voyage ou l'organisation de quelque chose, je ne me souviens plus. Ma mère qui ne faisait rien est venue, pour critiquer. Comme quoi on ne faisait rien comme il faut, que ça n'allait pas.
On rangeait des affaires à elle et tout ce qu'elle faisait c'était regarder et critiquer. Je lui ai rétorqué que de tout manière elle ne savait rien faire d'autre qu'engueuler les autres et que si ca la gênait elle n'avait qu'à bouger son cul.
Réponse "Tu arrêtes de me parler comme ton père", énervée. Je ne me souviens plus de la suite de la dispute mais ça a été rapide, j'ai craqué, je lui ai dis que j'en avais marre (en moins poli) et que j'allais me casser.
Je suis sortie de la voiture où j'étais assise, siège passager. Elle est sortie d'un coup, énervée au possible, en me criant dessus que j'avais intérêt à revenir et qu'il fallait que j'arrête de lui manquer de respect.
Je l'ai ignorée, elle est venue vers moi telle une furie, la main levée. Je lui tenait les bras pour éviter de me prendre une claque/frappe magistral dans la tronche.
Et pendant que je me débattais, je voyais dans son regard la haine. Pas une once d'amour, même plus d'énervement, juste de la haine, et une furieuse envie de me frapper, pour me faire mal, pour tuer mon amour propre, effacer ma résistance, mon "affront".
La haine, la haine demesurée contre toute ma personne, qui jaillit de son regard, qui se sent dans ses gestes, cette volonté de me frapper, ce regard... Essayer de m'acculer dans un coin pour me frapper, tel un prédateur qui se sent menacé.
Ce cauchemar peut paraitre "banal". Pas d'explosion, ni de dinosaure à ma poursuite. Certes. Mais cette scène, je l'ai déjà vécu.
Pas en rêve, en vrai. J'ai déjà vécu cela plusieurs fois, et je me souviens de chacune d'entre elle. La raison de l'énervement de ma mère, je ne m'en souviens jamais.
Parce qu'elle n'a jamais de réelles raisons, c'est juste son ego qui est piqué à vif. Elle ne supporte pas de ne pas tout contrôler, elle ne supporte pas d'avoir tort.
Et ce qu'elle supporte encore moins, c'est qu'on le lui fasse remarquer.
J'ai passé plusieurs années de mon enfance à m'écraser. A me taire, à essayer d'oublier mes pensées, à me contenir. Me taire. Admettre que j'avais tort quand je n'avais rien fait.
Admettre que tout ce que je disais, je ne le pensais pas, que ce n'étais pas vrai, que je m'emportais sous l'énervement.
Admettre tellement de choses, juste pour éviter que cette dispute continue. Pour éviter de subir encore sa colère, sa rage.
Car lorsqu'elle s'énerve, elle ne lâche pas le morceau. Et le moindre petit mot que l'on prononce qui évoque en elle une ancienne dispute, une erreur du passé et que sais je encore, va faire dévier la dispute sur un terrain inconu.
C'est comme si au milieu d'un match de foot, les règles changeaient. Sauf que ton adversaire les connait et pas toi.
Un jour je lui ai dis qu'elle ne me faisait jamais de câlins et que ca m'avait manqué dans mon enfance. Je me suis fait engueuler car c'est moi, qui à 2 ou 3 ans l'avait repoussé.
A tout les bébés qui lisent ceci, attention, ca peut vous retomber dessus n'importe quand ! Haha...
Bref, je ne vais pas écrire le mode d'emploi de ma mère, mais c'est, en résumé, quelqu'un qui n'assume pas ses actes, qui n'a jamais tourné la page de quoi que ce soit, qui ne supporte pas qu'on lui tienne tête (même juste en discutant) et j'en passe.
Donc elle peut s'énerver car votre acte/vos paroles lui ont rappellé quelque chose de non assumé, quelque chose qui la touche encore, un sujet qu'elle préfèrerai tabou ou même encore juste parce qu'elle s'est engueulée avec quelqu'un dans les minutes/heures qui précédent.
Mais ce qu'elle préfère, c'est s'énerver parce qu'elle a l'impression de ne pas tout contrôler (oui du genre quand vous avez mis une assiette au mauvais endroit, ou décidé de ne pas l'accompagner acheter des pizza parce que vous révisez vos partiels).
Pas d'excuses.
D'ailleurs en parlant de cette dernière, je vais vous parler d'une de mes dernières disputes avec elle, qui m'avait bien décidé à ne jamais la revoir.
Il était donc 18-19h le soir, j'étais chez elle et son copain (et ses deux garcons), j'avais passé l'après midi avec elle, car je m'étais précédemment fait engueuler comme quoi je révisais trop.
Soit, mes partiels n'étant que dans moins d'une semaine, et voulant éviter une ambiance de merde à la maison, je suis allée faire les boutiques avec elle.
Nous sommes rentrées, et je suis allée réviser, ayant perdu pas mal de temps. Elle rentre dans ma "chambre" (oui c'est surtout la chambre d'ami/dressing de ma mère), et me dis que ce soir on va manger des pizza, et me demande si je veux venir avec elle.
Bon il faut savoir qu'avec ma mère, les questions n'en sont pas, si on répond par la négative, on se fait engueuler. J'ai pourtant répondu non, que je travaillais.
Elle est limite parti les larmes aux yeux de ma chambre, boudant comme un enfant qui ne peut pas aller à la fête foraine. Elle est finalement parti les chercher avec Lois, un des fils de son copain, tout en me criant en partant que vu que je ne foutais rien, j'avais intérêt à avoir mis la table pour son retour.
Soit, je m’exécute, fatiguée de la journée et n'ayant pas envie d'une dispute. Elle rentre, on se met tous à table et me demande de quelle pizza je veux une part.
Au choix : poivron/viande ou oignons/pomme de terre/lardons ou champignons. Il faut savoir que les 3 aliments que je déteste le plus sont : les poivrons, les oignons, et les champignons.
J'étais donc très inspirée et j'ai répondu, certes dans un soupir (c'est dur de choisir quel va être le repas le moins horrible) que je prendrai celle aux oignons.
Ma mère s'est énervée d'un coup, me gueulant que, si j'étais pas contente, j'avais qu'à pas venir, et que si ca me plaisait pas j'avais qu'à pas manger.
J'en avais ras le bol, je lui ai dis que je n'avais pas faim, tant pis. "Monte dans ta chambre". Je suis partie loin d'elle avec joie.
5min après elle est monté, m'engueulant (oui parce que normalement j'aurai du redescendre et m'excuser platement, logique, non ?). J'ai décidé de ne pas broncher, mes réponses se limitait à "oui" "non" "j'ai pas faim, c'est non".
Elle est redescendu, puis est remontée 5min après, essayant de me faire culpabiliser en me disant que "les garçons ne comprennent pas pourquoi tu t'es énervée et tu es partie de table".
Euh. Il y a eu une faille spatio-temporelle et on n'a pas vécu la même scène ou quoi ? C'est toi qui t'es énervée et qui m'a crié de monter dans ma chambre.
Je ne sais plus si je lui ai dis, mais je sais que j'ai fini la soirée dans ma chambre; pour la simple raison que si je descendais je serai obligé de m'excuser, de paraitre de bonne humeur alors que je n'avais qu'une envie, partir de cette maison.
Et je n'avais pas ni l'envie, ni la force de paraitre. Le plus drôle dans tout ca, c'est que quand je suis rentrée chez mon père, elle lui avait raconté comme quoi je lui avait manqué de respect (c'est une de ses phrases favorites haha), que je m'étais énervée pour rien, etc.
Merci de me faire passer pour une abrutie finie. Heureusement mon père me connait, et connait ma mère (c'est bien pour ca qu'ils sont divorcés), et a donc bien rigolé quand je lui ai raconté la vraie version de l'histoire.
Pour en revenir à mon cauchemar, ce qui m'a fait "peur" là dedans, c'est le fait de revivre encore une situation similaire : énervement sur des futilités, rabaissement, ce qui au bout d'un moment, va me pousser à lui répondre, même de manière calme.
Envenimement de la situation. Et au choix : soit je décide de prendre sur moi, de m'excuser (pour quoi ? aucune idée) et elle se calme à peu près.
Soit je ne supporte plus le premier choix et je m'énerve également. Ce qui provoque toujours la même situation : elle sent que j'échappe à son controle, elle n'arrive plus à quoi que ce soit par la parole.
Et là, sa haine ressort. Du plus profond d'elle même, tout son corps respire la haine. Et elle vient vers moi pour me frapper. Certain diront qu'une claque ou une fessée ca ne fait pas de mal.
Mais être acculée contre un mur, dominée par sa mère (enfin ca c'était quand j'étais enfant) qui vous regarde avec toute la haine possible et inimaginable, comme si son coup allait enfin la débarasser de vous.
Non je dis non. On pourrait penser que c'est différent maintenant, je la dépasse d'une tête presque. Mais non. Elle fonce toujours sur moi, avec cette même haine, et une force incroyable.
Il me faut toute ma force pour essayer de l'arrêter et de la contenir, j'ai l'impression d'avoir un chien enragé qui me saute dessus, dans le but de me tuer, de me dépecer.
Sauf que ce chien enragé, c'est ma mère.
Je me suis réveillée avec une envie de vomir, des larmes aux yeux. Plus jamais je ne veux revivre ca.
Car même si j'arrive à la repousser, après l'attaque physique, c'est l'attaque mental. Et c'est là où ca fait mal. Ces paroles d'énervement du début de la dispute ne me touchent plus, j'y suis habituée.
Mais celles là. La dernière fois, elle m'a laissé dans ma chambre. J'étais épuisée physiquement et mentalement (essayez vous, de retenir votre mère qui essayer de vous frapper avec toute la haine du monde dans ses yeux).
Et là, elle a appellé mon père. Ca m'a mis hors de moi. Pour deux choses. Déjà je ne supporte pas le fait qu'elle soit incapable de gérer ca seule. Elle a toujours appellé mon père, en mère desespérée ne sachant que faire de son enfant indomptable.
Ca c'est la deuxième chose. Indomptable. Mal élevée. Je SUIS la méchante à ses yeux, je suis mauvaise. Elle inverse les rôles. Dans ses histoire, c'est moi qui veut la frapper, moi qui lui crie dessus.
Et là, là je n'en peux plus. Crise d'angoisse, envie de fuite. Je suis déjà partie en courant, finissant de pleurer enfermé dans une cave de l'immeuble pour qu'elle ne me retouve pas.
Ca fait mal. Ca épuise. Mentalement, physiquement. Essayer d'éviter ces situations le plus possible. Quand elle arrive, tout se prendre dans la gueule. Les coups, sa haine, ses propos haineux.
Puis après la voir revenir vers soi, en pleurant, demandant à être consolée, s'excusant, comme quoi ce n'était que des mots dans le vent.
Assume au moins. Assumes d'être une putain d'égoiste, castratrice, de vouloir tout contrôler, et surtout assume qu'il y a au fond de toi, une part de toi qui me hait.
Mais ca n'arrivera jamais. On ne peut pas changer les gens. J'ai essayé de gagner de la liberté, j'ai coupé les ponts avec elle. Mais je n'avais pas pu lui dire ce que je pensais, ce que je ressentais.
Je passais encore pour l'immonde petite fille qui ne veut plus voir sa mère, qui fait sa crise d'ado. Je suis revenue, doucement. J'ai commencé à lui dire certaine chose.
Je l'ai revue quelque fois, jamais chez elle, pour me sentir tout libre, pas coincée.
Mais maintenant, les moindres symptômes d'un début d'énervement me rappelle tout ca. Et je n'ai pas la force de revivre ca.
Ni l'envie d'ailleurs. Je veux juste ne plus jamais la voir. Qu'est ce qui m'en empeche ? Mes études. Ca parait horrible à dire, mais elle me paye la moitié de mon appart' et de mes études.
Et je ne veux pas foutre mon père dans la merde. Il en bave déjà assez à cause de ma mère. Il fait déjà tellement pour moi.
Et puis il y a aussi les enfants de son copain. C'est un peu comme des petits frères pour moi. Je n'ai pas envie de les abandonner. Mais je n'ai pas non plus la force d'affronter ma mère juste pour les voir.
Alors j'attends. J'attends de ne plus dépendre d'elle de quelque manière que ce soit. Et là, je prendrai ma décision. Et je pense que je ne la reverrai surement plus.
(source photo : deviantart)
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