dimanche 2 décembre 2012

Partir.







Elle avait juste pris l'essentiel. Un sac. De quoi s'habiller. Aucun souvenir. Elle comptait même jeter ses vêtements dès qu'elle arriverait. Dans la queue menant au guichet son coeur battait si fort. L'attente la rendait fébrile.
"-Il vous faudra un retour ?
-Non, merci. Juste un aller."
Juste un aller. Elle sentait que son coeur allait exploser. Ses mots qu'elle avait tant rêvé de prononcer.
Elle partait. Enfin. Elle partait et ne reviendra pas. Jamais.

Ce matin elle s'était levée. Une journée comme un autre. Comme toute les autres. Comme chaque matin, toujours la même routine. Pas cette routine qui nous réchauffe le coeur, non celle que l'on fuit, celle qui nous épuise chaque jour un peu plus.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas aussi bien dormi. Elle avait ouvert les yeux, un sourire s'était dessiné sur ses lèvres. Elle savait. C'était aujourd'hui.
Elle attendait ce jour depuis si longtemps.
Elle avait déjeuné avec son mari et son fils. Elle l'avait emmené à l'école. Dis "bonne journée" à son mari. L'avait embrassé tendrement. La tendresse d'un baiser d'adieu. Elle avait serré son enfant pour la dernière fois. Toujours avec cette même tendresse, une tendresse teinté d'un fond de tristesse.
Elle était rentré en hâte, avait préparé ses affaires. Regardé une dernière fois sa maison. Sa vie. Sa "vie".
Un dernier regard.

Assise à côté de la vitre, elle regardait le paysage défiler. Elle ne garderai rien "d'avant". Elle savait exactement où elle allait. Loin de tous, là où regarder à l'horizon nous donne un sentiment de liberté.
Cette vie ne lui convenait plus. Ne lui avait jamais convenu. Elle avait eu le courage de penser à son bonheur.
Elle n'avait jamais voulu cet enfant, ni cette maison, ni ce travail. Malgré tout l'amour qu'elle portait à son mari, elle avait décidé de tout quitter. Leur enfant avait fait vaciller la flamme, le quotidien l'avait doucement éteinte. Elle aurait juste voulu vivre avec lui, sans tout le reste. Sans la "réussite sociale" que chacun souhaite atteindre. Enfant, maison, travail, chien. Rien de tout cela ne lui convenait.

Sur le quai de la gare, enfin arrivée, elle se mit à marcher. Elle irai là où ses pieds la porterait, loin de tout, loin de tous. Libre.





Rendez-vous sur Hellocoton !

2 commentaires:

  1. C'est très joliment raconté, mais c'est bien triste, tout quitter certes, mais tout oublier aussi...
    PS: j'aime beaucoup la manière dont tu illustres tes articles aussi!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je sais pas raconter les histoires joyeuses haha. Y'a toujours un fond de tristesse dont j'arrive pas à me défaire quand j'écris.
      Merci :) Je prends pas mal de temps à choisir les photos, c'est souvent elles qui m'inspirent :)

      Supprimer